Acte II
jan > juin 2007
Spectacles
reprise
reprise du 15 au 26 janvier 2007 au Théâtre du Chaudron à Paris
Parfois c’est comme un mélodrame, et puis comme une chanson ou un film ou le souvenir d’un livre qu’on croirait connaître, ou tout simplement le récit des vies que nous pensons avoir vécues. Jean-Luc Lagarce
L’enjeu est bien du drame des vies : le désenchantement, la perte, le deuil, le fourvoiement et les chemins perdus. Tout cela se dessine peu à peu en filigrane à travers le portrait d’une génération, une sorte de portrait de groupe, plein d’humour et de mordant, les parcours sensibles d’une génération (historiquement, approximativement celle de 68).
Le collage invite à visiter ces vies à travers la dimension du collectif, comme dans Tchekov. Lagarce dit : « une tribu sous la lune… la danse du rut » : organiser ces flux et ces reflux de groupes de personnes, les dilatations et les rétractations dans l’espace, l’éclatement en solitudes. Mettre en scène cette danse, cette sorte de ballet de tous et de chacun. Trouver la chorégraphie des élans, des engouements et des replis ; trouver l’âme sœur chorégraphe…
Personnages, figures, corps, chercher les figures, les postures d’attitudes de vie. Désinvolture de la notion de figure, légèreté du typique. Mais nous souhaitons aussi engager des incarnations, des figures, oscillation selon les moments. Ruptures stylistiques. Toucher au drame des vies, c’est aller vers l’aveu, de la vie, de l’époque, du moment, de son sexe. Le moment où tout peut lâcher, où tout lâche, le moment fragile que l’acteur nourrit de ses propres failles. Laisser affleurer sur le plateau sa fragilité, c’est-à-dire la question de son échec personnel autant que celle du bonheur. C’est à ce prix que ces parcours de vie se rejoignent, viennent nous poinçonner, sans se contenter de nous présenter un album photo rétro et complaisant (les années 60, 70, 80…).
Josanne Rousseau