Acte II
jan > juin 2007
Spectacles
création
du 2 au 12 mai à Brest
Dans un salon à l’allure très graphique mais aux limites indéterminées, une dame parle des règles à suivre, pour vivre en bonne intelligence avec le monde d’aujourd’hui.
Elle énumère des principes, des obligations, des impératifs administratifs, avec beaucoup de zèle, cherchant souvent le mot exact qui précise sa pensée. C’est au moment même de ces précisions, que ce qu’elle dit lui échappe.
Ce flot de mots inutiles submerge le spectateur et complique le discours.
Le personnage de la dame est occupé à une somme de tâches automatiques. Aucune sensibilité ne semble l’habiter. Une grande sévérité accompagne ses mouvements et chaque geste est indissociable du mot qu’il illustre.
(…)
Le fond du discours sera un prétexte à l’imbrication d’un autre espace, celui de la subjectivité, la mémoire, les sensations, les souvenirs. Cela est très présent dans la recherche du mot exact, qui ne fait que brouiller un peu plus la linéarité du discours. Le personnage de la Dame sera absent à lui-même dans une présence physique absolue.
Ainsi les incertitudes de la dame seront aussi présentes par la lumière vidéoprojetée et par des sons quasi inaudibles accompagnant les aspects changeants de la lumière. Les espaces blancs du décor, seront le support à ces entrelacs infimes de matière. Une superposition d’intérieur et d’extérieur. Ces aspects techniques seront extrêmement discrets et ne prendront jamais le relais du personnage. Je souhaite qu’ils accompagnent le non-dit de fragilité, ce qui justement n’affleure pas chez le personnage, sera présent sensiblement.
Laëtitia Mentec