Acte I
sept > déc 2006
Spectacles
création
création le 17 novembre à la Ferme du Buisson - Noisiel (Marne la Vallée) dans le cadre du festival d’automne puis tournée
À l’origine de mon désir pour Lagarce, cette phrase de Proust qui me trotte dans la tête depuis un moment et qui a trouvé dans Le Pays lointain enfin un écho : « … S’il n’y avait pas l’habitude, la vie devrait paraître délicieuse à des êtres qui seraient à chaque heure menacés de mourir-c’est-à-dire à tous les hommes. »
Et Proust, comme Tchekhov, et comme Lagarce, sont des écrivains qui se savent condamnés. D’où leur attachement à la vie et leur absolue nécessité de nous en restituer l’essence. Avant qu’il ne soit trop tard. J’ai toujours pensé que seule la nécessité devait guider un artiste, plus que son intellect et le reste qui dans le cerveau, pense. Cette nécessité existe dans l’écriture de Lagarce, celle de dire, de parler, de toucher, de blesser, de tuer, d’émouvoir et d’aimer. C’est avant tout cet aspect-là qui m’a touché. Peut-être même plus que la beauté de sa langue, son élégante pudeur, sa subtile précision et sa vraie dignité. Et son humour, sans lequel on ne pourrait pas continuer à lire, à vivre. (…)
Rodolphe Dana
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